25 novembre 2019
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Marie Mianowski, « Digging the Borderland in Brian McGilloway’s The Nameless Dead (2012) », Études irlandaises, ID : 10.4000/etudesirlandaises.6992
Dans tous les romans de Brian McGilloway dont Devlin est le héros, la frontière est un élément central de l’intrigue. Mais dans The Nameless Dead, écrit en 2012, la frontière est non seulement un élément essentiel de l’intrigue et du récit, mais la terre elle-même qui constitue le sol de la frontière devient tout autant essentielle. L’attention du lecteur se déplace de la frontière et des conséquences de l’accord de paix de 1998 et de la fin du Tigre celtique – conséquences sociales, politiques ou économiques – vers le sol et la terre qui le constitue. En tant qu’élément matériel, la terre ouvre la possibilité d’un renouveau. Mais surtout, le déplacement du regard qui s’opère de la frontière à la terre, de la ligne qui divise à la matière qui la constitue, pose la question de la responsabilité dans la construction de l’avenir. Car contrairement à la terre « land », la terre « soil » apparaît comme a-politique. Mais elle a néanmoins le pouvoir de poser des questions qui vont au-delà des arrangements politiciens de part et d’autre de la frontière. La frontière est représentée comme immuable, symbole d’une logique de crimes sans fin. Mais au-delà des séances de fouille et de ratissage, la terre « soil » est tout le contraire de l’immuable. Au-delà des métaphores, considérer la terre dans toute sa matérialité consiste à poser la question non pas seulement du passé et du présent mais aussi de la capacité à construire le futur.