Magna violence dans Abril rojoou comment dire l’indicible

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30 mai 2016

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Pierre Lopez, « Magna violence dans Abril rojoou comment dire l’indicible », Cahiers d’études romanes, ID : 10.4000/etudesromanes.5022


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Dans le roman Abril rojo de Santiago Roncagliolo, vu par l’auteur comme la concrétisation de sa volonté d’écrire un thriller très sanglant, la violence est une constante. Il s’agit d’une violence directe, concrète, qui se « visualise » avec les fosses communes, avec les séquelles des affrontements armés entre le Sentier Lumineux et l’Armée ; mais c’est aussi une violence sourde, menaçante, qui imprègne tout le récit et qui lui donne un caractère indéfinissable. La violence étant difficile à appréhender, l’hybridité du texte proposé par Roncagliolo dans la juxtaposition de textes et de narrateurs différents, serait-elle alors une pratique permettant de nous rapprocher de l’indicible et de « normer » en quelque sorte le caractère indéfinissable de la violence ? Ainsi, dans ce thriller, plus que de rétablir l’ordre dans la résolution de l’enquête ou de mettre l’accent sur l’aspect événementiel, dans la série de meurtres et dans la macabre stratégie mise en place pour les exécuter, il s’agit de révéler le terreau historique, idéologique, mythique et socio-économique dans lequel s’épanouissent la violence et les questionnements qu’elle induit. De fait, le dépassement d’un système d’opposition manichéen du bien contre le mal s’impose pour privilégier la confrontation de l’Homme, et principalement de l’enquêteur, à cette violence. L’enquêteur Chacaltana est à la fois victime et « vecteur » de cette violence, pris dans un « entre deux » qui participe à la trame, voire même rivalise avec la résolution de l’enquête.

En la novela Abril rojo de Santiago Roncagliolo, considerada por el autor como el deseo cumplido de escribir un thriller muy sangriento, la violencia es permanente. Se trata de una violencia directa, concreta que « salta a la vista » con las fosas comunes, con las secuelas de los enfrentamientos entre Sendero Luminoso y el Ejército ; pero es también una violencia sorda, amenazante, que impregna todo el relato y que le otorga un carácter indefinible. Si la violencia es difícil de aprehender, ¿la hibridez del texto propuesto por Roncagliolo en su yuxtaposición de textos y de narradores diferentes sería entonces una práctica que permite acercarnos a lo inefable y darle cierta « norma » al carácter indefinible de la violencia ? Así pues, en ese thriller, más que de restablecer el orden o destacar eventos relevantes, en la serie de asesinatos y en la macabra estrategia para ejecutarlos, lo que más importa es revelar el terreno histórico, ideológico, mítico y socioeconómico en el que se desarrollan la violencia y los planteamientos que esta induce. De hecho, rebasar el esquema maniqueo que opone el bien y el mal se impone para privilegiar la confrontación del ser humano, y más particularmente del investigador, con tal violencia. El investigador Chacaltana es a su vez víctima y « transmisor » de esta violencia ; atrapado entre dos aguas, participa de la trama, e incluso rivaliza con la pesquisa del investigador.

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