9 février 2017
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Vanessa Pedrotti, « La lèpre, actrice de la construction de l’empire éthiopien au xxe siècle », Études rurales, ID : 10.4000/etudesrurales.10641
En 1901, la première léproserie éthiopienne voit le jour à Harar sous le nom de « Saint-Antoine ». Cette initiative missionnaire, consolidée par la présence du docteur Jean Féron, marque le point de départ d’une nouvelle conception de la maladie. Au lieu d’une punition divine, la lèpre est perçue comme une maladie et, progressivement, elle devient une priorité publique nationale. Missionnaire, médecin de la léproserie ou représentant de l’État éthiopien, chacun construit sa distinction entre un environnement sain ou malsain. Pourtant, si les différents protagonistes s’attribuent la légitimité de gérer la lèpre, c’est à la maladie que revient la place d’actrice principale tant elle sert et révèle à la fois les enjeux environnementaux, nationaux et impériaux. Ainsi, interroger la manière dont la lèpre a été pensée, gérée et institutionnalisée au cours du XXe siècle éthiopien permet d’apporter un nouveau regard sur le processus de modernisation étatique dans lequel Hailé Sélassié Ier avait décidé d’ancrer l’Éthiopie.