2 janvier 2016
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Gabriele Bucchi, « « In tenui labor ». Homère comique : réception et traduction de la Batrachomyomachie au XVIe siècle », Corpus Eve, ID : 10.4000/eve.1258
Attribuée à Homère et traduite en latin par l’humaniste Carlo Marsuppini, la Batrachomyomachie fut à maintes reprises imprimée au XVIe siècle. L’analyse comparée de deux traductions italiennes en octaves, celle de Giuseppe Santafiore (entre 1520 et 1530) et celle de Lodovico Dolce (1572), montre à quel point l’influence des modèles en vernaculaire oriente les choix des traducteurs : Pulci et l’Arioste finissent par imprégner profondément le texte d’Homère, en lui donnant des caractéristiques très différentes. Un traducteur anonyme français, ainsi que le peintre Alessandro Allori pour ses fresques, s’inspireront de la traduction de Dolce. La couche moralisatrice et didactique du polygraphe vénitien, inspirée par le modèle des éditions de l’Arioste, résulte des goûts des interprètes de la fin du XVIe siècle qui pouvaient difficilement apprécier la guerre entre les grenouilles et les rats, considérée contraire aux lois du decorum.