21 septembre 2012
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0754-5010
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2108-7105
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jérôme Bourgon, « Lapsus de Laïus », Extrême-Orient Extrême-Occident, ID : 10.4000/extremeorient.229
Ayant à traduire le terme « complexe d’Œdipe», les psychanalystes chinois ont oublié le meurtre du père pour ne conserver que le désir pour la mère. Ce lapsus pourrait être l’indice de ce que le meurtre du père n’a jamais eu en Chine l’importance qu’il revêt dans la tradition occidentale. La comparaison des doctrines du droit romain et du confucianisme en matière de parricide montre qu’en Chine, le meurtre du père disparaît derrière celui du souverain, le parricide n’étant considéré que comme régicide ; ou bien, dans les lois pénales en vigueur depuis les Tang jusqu’à la fin des Qing, le meurtre du père n’est pas considéré comme plus grave, ou n’est pas plus gravement puni, que le meurtre d’autres membres de la famille lorsque ces derniers étaient plus âgés que le coupable. De là découlent certaines considérations sur la nature de la parenté et de l’autorité dans la civilisation chinoise.