11 décembre 2017
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Martin Nogueira Ramos, « Une identité religieuse dans la tourmente : les catholiques face à la politique de proscription des Tokugawa (xviie siècle) », Extrême-Orient Extrême-Occident, ID : 10.4000/extremeorient.714
Cet article s’inscrit dans les débats actuels en histoire du Japon sur la perception du catholicisme et le façonnement des identités religieuses au début de l’époque d’Edo. J’apporte d’abord des éléments de réponse aux deux questions suivantes : les Japonais de la première moitié du xviie siècle perçoivent-ils le catholicisme comme une religion étrangère ? Établissent-ils des liens entre la pratique religieuse et l’idée qu’ils se font du Japon ? Des recherches récentes, qui se fondent essentiellement sur des textes écrits par les guerriers, tendent à montrer que le catholicisme était souvent assimilé à la figure de l’altérité absolue, voire à ce que l’on pourrait appeler l’ « anti-Japon ». J’estime que ce point de vue doit être nuancé, notamment en ce qui concerne les roturiers. Mon propos porte ensuite sur l’attitude des catholiques face à la répression et aux critiques qui leur étaient adressées par le pouvoir. En m’appuyant sur des documents rédigés par les participants à la révolte de Shimabara-Amakusa (1637-1638), je défends l’idée d’une radicalisation de leur identité religieuse qui repose en grande partie sur leur rejet des dieux et des bouddhas.