24 novembre 2020
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Marc Hersant, « Le conte voltairien : un parasite des textes sacrés », Féeries, ID : 10.4000/feeries.2722
Un des éléments essentiels de la genèse du grand conte voltairien se trouve dans ses textes « philosophiques » des années 1720-1730 : on y observe en effet des incrustations narratives remarquables dont un double point commun est d’annoncer certains des traits stylistiques les plus marquants des contes futurs et de s’écrire dans un rapport de parasitage, parodique ou blasphématoire, aux textes sacrés. À l’époque des grands contes, qui commence officiellement avec la publication de Zadig en 1747, le rapport dialogique essentiel entre fiction narrative voltairienne et Bible se confirme et, loin d’un simple rapport « intertextuel » parmi d’autres, suggère que la grande affaire du conte voltairien est de régler des comptes avec les textes fondamentaux du judéo-christianisme et avec les traditions de lecture qu’ils ont suscitées.