Combats de bâtons de Trinidad

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February 25, 2019

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Florabelle Spielmann, « Combats de bâtons de Trinidad », Géographie et cultures, ID : 10.4000/gc.6681


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À Trinidad, les joueurs de bâtons (stick-fighters) se mesurent chaque année dans le cadre de combats organisés pendant la saison de carnaval. Accom­pagné de tambours et de chants, chaque assaut se caractérise par un coup de bâton porté par l’un des assaillants en direction de la tête de son adversaire, obligeant ce dernier à se défendre. Les combats s’arrêtent traditionnellement au premier sang versé. L’attachement territorial est un élément structurant la pra­tique des combats de bâtons. Éduqués pour défendre leur territoire et la mémoire de leurs ancêtres, les garçons destinés à devenir stick-fighters apprennent au cours de leur enfance les codes martiaux et musicaux associés à la pratique. Cette initiation permet de construire les jeunes adolescents comme incarnation d’un territoire, d’une lignée familiale, d’un groupe social et culturel. Dans un contexte mondialisé où les références patrimoniales sont généralement mobilisées à l’appui de l’identité territoriale, les combats de bâtons rendent compte de construits géographiques, sociaux et culturels s’inscrivant dans une tradition territorialisée. En tant que pratique sociale, les combats de bâtons permettent aux acteurs de construire des liens avec des lieux de leur mémoire. En tant que pratique culturelle, les combats de bâtons permettent aux acteurs de se réapproprier ces lieux et les parcours qui les relient. La mise en scène de leurs identités territorialisées s’inscrit dans un cadre symbolique où la performance martiale et musicale donne à voir une expression vécue et vivante de la mémoire du groupe.

In Trinidad, stick-fight is a form of combat performed during the carnival season between two men each armed with a fighting stick or bois. The duel takes place in a circle of drummers and singers known as the gayelle where each stick-fighter attempts to draw blood by striking his opponent. Stick-fighters negotiate their identity from values acquired mostly during childhood that, once integrated, are more or less fixed. The matter of self and collective construction is linked, grounded, rooted into family territories. Fixed territories, but changing identity narratives, constantly recreated, formed, transformed and performed every year through the ritual enactment of carnival. Expressing social solidarity, the stick-fighting ritual engages practitioners with an experience allowing the creation of symbolic routes to connect and to embrace memorial places of their history.

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