Angkor, centre de pèlerinage national et site touristique d’envergure internationale : Vers une fragmentation de l’espace entre pèlerins et touristes ?

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10 juin 2021

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Sébastien Preuil, « Angkor, centre de pèlerinage national et site touristique d’envergure internationale : Vers une fragmentation de l’espace entre pèlerins et touristes ? », Revue de géographie historique, ID : 10.4000/geohist.555


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Angkor correspond aux anciennes capitales de l’empire khmer qui se sont succédé au nord-ouest du Cambodge actuel entre le VIIIe et le XVe siècle. Abandonné à la suite de son saccage par les Siamois en 1431, seuls les temples en pierre ont subsisté jusqu’à nos jours, l’ensemble des bâtiments profanes qui étaient en matériaux végétaux ayant disparu depuis des siècles sous l’effet combiné du climat tropical et de la végétation particulièrement envahissante sous ces latitudes. Aujourd’hui si Angkor n’est plus le grand centre urbain qu’il a été, les Khmers y viennent nombreux pour s’y recueillir et y prier, ce qui l’apparente à un lieu de pèlerinage mais également à un espace de mémoire où l’on vient se commémorer la grande civilisation Angkorienne. Mais Angkor n’est pas comme Lourdes en France ou La Mecque en Arabie Saoudite, lieux saints qui n’accueillent dans l’ensemble que des croyants. A la différence de ces deux sanctuaires exclusivement réservés à la prière et au recueillement, Angkor est également un site touristique majeur qui attire chaque année plusieurs millions de visiteurs étrangers. Or nous avons observé au cours de nos recherches doctorales sur le parc d’Angkor une très nette fragmentation de l’espace. Nombreux sont les lieux dédiés aux touristes alors que d’autres, plus intimistes, ne semblent être réservés qu’aux Khmers. Certains espaces sont cependant mixtes à l’image d’Angkor Wat où touristes et pèlerins se mélangent davantage. Nous faisons ici une très nette distinction entre tourisme et pèlerinage, mais le pèlerin par la seule action de se déplacer n’est-il pas lui aussi un touriste ? Les descendants d’Angkor qui se rendent dans les temples se considèrent-ils comme des touristes ? Alors que la recherche en tourisme met plus souvent en avant les heurts entre touristes/populations résidentes (Delaplace et Simon 2017 ; Preuil 2011), pour cette étude sur le parc archéologique d’Angkor nous avons davantage analysé les conflits liés aux différents usages de l’espace entre touristes et pèlerins.

Angkor corresponds to the ancient capitals of the Khmer empire located in the northwest of actual Cambodia between the 8th ans 16th centuries. Abandoned following the sack of the city by the Siamese in 1453, only the stone temples have arrived to the present day, the rest of the buildings which were made with plan materials having disappeared under the combined effect of tropical climate and particularly invasive vegetation in these latitudes. Today, if Angkor is no more the great urban center that it used to be, many Khmers people come there to meditate and pray there. Angkor is thus a place of pilgrimage but also a place of memory where people come to commemorate the great Angkorian civilization. But Angkor is not like Lourdes in France or Mecca in Saudi Arabia, holy places which welcome only believers. Unlike these two places exclusively reserved for prayer and meditation, Angkor is also a major tourist site which attracts several million foreign visitors each year. However, we observed during our doctoral research on Angkor Park that there is a very clear fragmentation of space. Some places are dedicated to tourism while others seem to be reserved only for Khmer people. Some spaces are however mixed where tourists and pilgrims mix more. We make a very clear distinction here between tourism and pilgrimage, but the pilgrim by the action of moving is not also a tourist? Cambodians from other provinces of the country who go to Angkor consider themselves tourists? While tourism research studies the clashes between tourists / resident populations (Delaplace and Simon 2017; Preuil 2011), for this study on the Angkor archaeological park we have this time analyzed the conflicts in the use of space between tourists and pilgrims.

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