L’arbre et le verbe… Toponymie d’une forêt normande : la forêt domaniale de Cerisy (Calvados-Manche)

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19 décembre 2019

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Élisabeth Ridel-Granger, « L’arbre et le verbe… Toponymie d’une forêt normande : la forêt domaniale de Cerisy (Calvados-Manche) », Géolinguistique, ID : 10.4000/geolinguistique.1481


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Cet article examine la toponymie d’une ancienne forêt des ducs de Normandie, la forêt de Cerisy, en croisant les données historiques et géographiques issues des sources d’archives et cartographiques. Trois approches sont proposées. La première situe la forêt au sein de son terroir, qui formait depuis au moins le xiie siècle un espace forestier cohérent, caractérisé par des droits et des usages précis. Il s’est agi d’étudier sur la longue durée la terminologie et la toponymie forestière de ce terroir, dont la forêt de Cerisy constituait le massif principal. La deuxième approche a permis de mettre en valeur la variété onomastique de cette forêt, car, en fonction de l’évolution de son statut, celle‑ci a changé plusieurs fois de noms au cours des siècles, alors que la toponymie du terroir environnant est restée à peu près stable depuis le Moyen Âge. Enfin, dans une troisième approche, un zoom sur la microtoponymie intérieure de la forêt a mis en lumière le système de représentation utilisé par les hommes qui y ont exercé des activités, telles que la chasse, la charbonnerie, l’exploitation de carrières ou la vente de bois. Ce système, fondé sur une perception très fine d’un espace relativement uniforme et restreint (la forêt est entourée d’un grand fossé qui fait office de frontière avec l’extérieur), a conduit ses usagers à développer une nomenclature toponymique inventive. Si l’on relève des permanences depuis le Moyen Âge, la période moderne a été créatrice de nouvelles formations toponymiques aux xviie et xviiie siècles tandis qu’au milieu du xixe, un projet de réaménagement de la forêt entraîne un renouvellement partiel de sa toponymie intérieure : d’anciens noms traversent les siècles, d’autres subsistent mais se déplacent, quand de nouveaux apparaissent. Un telle recherche montre, s’il en faut, combien la toponymie peut être à la fois archaïque, novatrice et mouvante.

This article examines the toponymy of an ancient forest of the dukes of Normandy, the forest of Cerisy, by crossing historical and geographical data from archival and cartographic sources. Three approaches are proposed. The first situates the forest within its terroir, which has been a coherent forest area since at least the 12th century, characterized by precise rights and uses. It was a question of long-term study of the terminology and forest toponymy of this terroir, of which the Cerisy forest constituted the main massif. The second approach made it possible to highlight the onomastic variety of this forest, because, according to the evolution of its status, it has changed several times over the centuries, while the toponymy of the surrounding terroir is remained fairly stable since the Middle Ages. Finally, in a third approach, a zoom in on the interior microtoponymy of the forest brought to light the representation system used by the men who carried out activities there, such as hunting, carpentry, quarrying or sale of wood. This system, based on a very fine perception of a relatively uniform and restricted space (the forest is surrounded by a large ditch which acts as a border with the outside world), led its users to develop an inventive toponymic nomenclature. If we look at permanence since the Middle Ages, the modern period was created new toponymic formations in the seventeenth and eighteenth centuries, while in the mid-nineteenth, a project of redevelopment of the forest led to a partial renewal of its inner toponymy: old names cross the centuries, others survive but move, when new ones appear. Such research shows, if necessary, how toponymy can be at once archaic, innovative and moving.

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