5 octobre 2012
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0984-2632
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2107-0784
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jacqueline Bel, « Mal, mal d’être et maladie : radiographie de l’imposture dans Beichte eines Mörders de Joseph Roth », Germanica, ID : 10.4000/germanica.1790
Beichte eines Mörders présente l’imposture comme une incarnation du mal, l’effet d’une force infernale qui prend possession de l’être, et une maladie qui détruit l’individu de l’intérieur. À la différence d’autres personnages littéraires du début du xxe siècle, Golubtschik ne devient pas imposteur dans le dessein de tirer profit de ses duperies mais pour se venger de la cruauté de son patronyme et de l’injustice personnelle dont il est l’objet. L’aspiration à la reconnaissance et un besoin de compensation sont ainsi à l’origine de sa carrière d’imposteur. En situant les causes de l’imposture dans la sphère intime – voire dans le domaine de l’inconscient –, Roth insiste sur la fréquence et la banalité de l’imposture qui demeure le plus souvent cachée : il émet la théorie que toute personne vivant en société ne peut faire autrement que d’adopter des comportements d’imposteur. Le roman de Roth a tendance à présenter le principal imposteur du roman comme une double victime, tout d’abord comme un individu meurtri par la vie, puis comme un être laminé par le mécanisme de l’imposture. Au début tactique d’autodéfense et tentative de survie, l’imposture s’avère déboucher ensuite sur une spirale infernale.