Le repas africain dans le roman d’Ulrike Draesner Sieben Sprünge vom Rand der Welt (2014)

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28 janvier 2016

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Joëlle Stoupy, « Le repas africain dans le roman d’Ulrike Draesner Sieben Sprünge vom Rand der Welt (2014) », Germanica, ID : 10.4000/germanica.3055


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Le dernier roman d’Ulrike Draesner Sieben Sprünge vom Rand der Welt (2014), un roman polyphonique sur deux familles, l’une allemande, l’autre polonaise, met en scène un repas dans un restaurant africain entre deux personnages de la troisième génération, Simone Grolmann, éthologe et Boris Nienalt, psychologue. Ce repas aux accents à la fois graves et drôles ne constitue qu’un court épisode dans un roman qui compte 555 pages et que l’auteur a qualifié de « kaléidoscope des souvenirs ». Il est intégré au chapitre consacré à Boris Nienalt et de ce fait, il est vu par le biais de ce personnage qui en est le narrateur. Sur le site Internet dédié à cette œuvre, Ulrike Draesner donne en allemand à ce repas le simple titre suivant : « Boris raconte comment Boris et Simone essaient de s’entretenir ». Ce repas africain donne à voir le début d’une relation amoureuse entre deux personnages qui ont commencé à tisser des liens sur le net et qui ont ainsi découvert un passé familial douloureux similaire qui les hante encore. Tout en se situant à l’époque contemporaine, ce repas fait référence à l’époque contemporaine, fait référence à la fin de la Seconde Guerre mondiale et plus particulièrement aux transferts massifs de population s’étant déroulés dans des conditions effroyables. Ce passé est au cœur même de ce repas africain. Ce court épisode s’arrête sur l’idée directrice du roman, la transmission de traumatismes d’une génération à l’autre par le biais de non-dits ou de récits, une idée que Marianne Hirsch, professeur de littérature anglaise et de littérature comparée à la Columbia University, a résumé par le concept de post-mémoire (postmemory). Pour Boris, ce repas sera l’occasion de se reprendre en main, d’échapper à l’alcool, de retrouver une vie structurée. Pour Simone, il lui donnera l’impulsion de quitter son mari Johnny et de prendre le passé de sa famille en compte. Avec l’épisode du voyage à Kreisau, le repas africain constitue un des éléments-clés d’une relation que l’auteur choisit cependant de ne pas développer dans les moindres détails. Seules ça et là, quelques remarques montrent au fil de l’œuvre que Simone et Boris forment à présent un couple.

Ulrike Draesners’s latest novel Sieben Sprünge vom Rand der Welt (2014) is a many-voiced literary work about two families, a German one and a Polish one. It describes a meal in an African restaurant between two third generation immigrants, Simone Grolmann, professor of behavior research, and Boris Nienalt, a psychologist. This meal, which exhibits both serious and comical characteristics, is only a short episode within a 555 page long novel that Ulrike Draesner defines as a kaleidoscope of memories. The meal is included in the Boris-chapter, and it is narrated by the first-person-narrator Boris. On the web page that the author dedicates to her novel, she gives the following simple title to this meal: “Boris describes how Boris and Simone try to talk to each other”. Indeed, this African meal is the starting point of a love story between two characters who met online and who share a comparable painful family past that still haunts them. This meal takes place in the present but it is the occasion of repeated references to horrendous Second World War memories of escape and expulsion. This past is the focus point of the African meal. This short episode contains the guiding ideas of the novel, such as the that of the transmission of traumata from one generation to the other. This notion is best expressed by the term postmemory, coined by Marianne Hirsch, professor of English and comparative literature at Columbia University. This meal will grant Boris the opportunity to return to a structured life. For Simone, it provides the impulse to end her relation with her husband and to give more importance to her family’s past. Together with the episode of the journey to Kreisau, the African meal is a crucial moment in a relationship that is not described in details. Just a few remarks in the course of the novel reveal that Boris and Simone have become a couple.

Ulrike Draesners neuester Roman Sieben Sprünge vom Rand der Welt (2014), ein polyphones Werk über zwei Familien, eine deutsche und eine polnische, inszeniert ein Essen zwischen zwei Figuren der dritten Generation in einem afrikanischen Restaurant, nämlich Simone Grolmann, Professorin für Verhaltensforschung und Boris Nienalt, einem Psychologen. Diese Mahlzeit, die zugleich ernste und komische Züge trägt, ist nur eine kurze Episode in einem 555-seitigen Roman, den Ulrike Draesner ein „Kaleidoskop der Erinnerungen“ genannt hat. Sie steht im Boris-Kapitel und der Ich-Erzähler Boris erzählt sie. Auf der Webseite, die die Autorin ihrem Roman widmet, gibt sie dieser Mahlzeit den folgenden einfachen Titel: „Boris erzählt, wie Boris und Simone versuchen, sich zu unterhalten“. Das afrikanische Essen zeigt in der Tat den Beginn einer Liebesgeschichte zwischen zwei Menschen, die über Internet Kontakt geknüpft haben und eine ähnliche quälende und schmerzvolle Familienvergangenheit teilen. Das Essen findet in der unmittelbaren Gegenwart statt, bezieht sich aber immer wieder auf Flucht und Vertreibung, die im Mittelpunkt dieses afrikanischen Essens stehen. Diese kurze Episode enthält Leitgedanken des Romans, wie die Idee der Weitergabe von Traumata von einer Generation zur anderen; ein Gedanke, den der Begriff der postmemory, so Marianne Hirsch, Professorin für englische und vergleichende Literatur an der Columbia University, am besten zusammenfasst. Diese Mahlzeit wird Boris die Möglichkeit geben, dem Alkohol zu entrinnen und zu einem strukturierten Leben zurückzufinden. Sie wird Simone den Impuls geben, ihre Beziehung zu ihrem Mann Johnny zu beenden und ihre Familienvergangenheit stärker zu berücksichtigen. Mit der Episode der Reise nach Kreisau, ist das afrikanische Essen eines der Schlüsselmomente einer Beziehung, die die Autorin jedoch nicht in allen Einzelheiten schildert. Nur einige Bemerkungen zeigen im Verlauf des Romans, dass Boris und Simone nun ein Paar sind.

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