1 juin 2010
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Christine Schmider, « La génération de 68 et le passé des pères : entre accusation et identification inconsciente ? », Germanica, ID : 10.4000/germanica.511
Dans le contexte de la Vergangenheitsbewältigung, les événements de 68 sont généralement considérés comme un moment de rupture important, marquant la fin d’une longue période de refoulement collectif et individuel. On s’accorde à dire que c’est, entre autres, grâce à l’insistance de la génération de 68 que la chape de plomb qui pesait sur le passé nazi de l’Allemagne commence à se fissurer. Toutefois, depuis un certain temps, le regard sur le rôle que les soixante-huitards ont joué dans la prise de conscience historique commence à changer. La sincérité de leur révolte, soupçonnée de relever d’un désir d’identification inavoué et d’un rejet d’affinités sous-jacentes, est contestée. Ces remises en question politique, générationnelle et scientifique ainsi que l’actuelle tendance à l’auto-critique de la part d’anciens soixante-huitards sont analysées dans notre contribution. Dans ce contexte, l’étude du roman Ein unsichtbares Land (Un pays invisible) d’un ancien acteur du mouvement étudiant, Stephan Wackwitz, permet de mieux comprendre la relation complexe qu’entretient la deuxième génération d’après-guerre avec le IIIe Reich et ceux qui l’ont vécu.