18 février 2021
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Cécile Rousselet, « D’Anvers à Londres. Les villes modernes comme « tiers espaces » d’une assimilation babylonienne chez Esther Kreitman dans Brilyantn », Germanica, ID : 10.4000/germanica.9916
Esther Kreitman publie en 1944 son roman Brilyantn [Le Diamantaire], qui suit l’évolution de Berman et de sa famille entre Anvers et Londres au moment de l’avènement de la Première Guerre mondiale. Lieux de convivialité et de connexion avec le monde abandonné du shtetl principalement investis par les personnages féminins s’opposent aux temples de la spéculation financière et du commerce des diamants, ainsi qu’aux grands magasins, qui constituent une Babylone, antagonisme qu’encourage la thématique filée du carnaval (la kermis ponctue les différents épisodes anversois). La ville est investie différemment selon le sexe des personnages, le yiddish se heurtant à l’intrusion de voix multiples, révélatrices d’un contexte plurilingue où chaque idiome inquiète les autres et presse celui-ci de redéfinir une identité troublée, dans un espace qui se fait « tiers » et « blasphème », au sens qu’en donne Homi Bhabha dans The Location of Culture.