18 janvier 2021
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2551-0819
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Samantha Saïdi, « La violence par partenaire intime : enjeux traductologiques et politiques des catégorisations de la violence », GLAD!, ID : 10.4000/glad.2347
Cet article propose une traductologie politique qui s’attarde sur la circulation des typologies de violences adoptées par le champ d’étude pluridisciplinaire des violences par partenaires intimes (VPI), et sur les méthodes de cette circulation (traductions, ré́-analyses, ...). Interrogeant les préjugés de genre véhiculés dans les traductions ou réutilisations francophones de ces catégorisations génériques produites par deux sociologues féministes états-uniennes, Michael Johnson (2006) et Claire Renzetti (1992), l’article en propose une explicitation linguistique et sémantique. Cette étude confirme que leurs traductions ou réutilisations charrient des traces d’impensés ou préjugés de genre, souvent imputables à ceux et celles qui traduisent, si ce n’est aux auteur·ice·s. Ainsi les termes de violence lesbienne, du partenaire intime ou symétrie des violences, mobilisés dans les traductions ou réutilisations de ces textes, ne sont pas neutres mais véhiculent l’idée d’une essentialisation masculine ou lesbienne de la violence et d’une symétrie genrée des violences, ce qui est justement remis en question par les grilles d’analyse de Johnson et Renzetti.