Constituer des archives en sexologie francophone : un essai d’autoethnographie

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27 janvier 2022

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archives sexologie sex research autoethnographie études de genre archives sexology sex research autoethnography gender studies


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Alain Giami, « Constituer des archives en sexologie francophone : un essai d’autoethnographie », GLAD!, ID : 10.4000/glad.3034


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Cet essai relate le déroulement d’un travail d’enquête préliminaire en vue de la création d’un centre d’archives sexologiques francophone dans une grande université européenne. Il est fondé sur une approche autoethnographique qui prend appui sur les questions et les démarches que j’ai engagées personnellement en vue du dépôt de mes propres archives de travail et collections d’ouvrages sur les sexualités et le genre. L’approche autoethnographique met ainsi en tension les questions et les difficultés du chercheur, qui est un acteur impliqué personnellement, avec celles des détenteurs potentiels d’archives et des institutions pouvant recevoir de telles archives. Mes propres questions ouvrent de nouvelles questions aux détenteurs d’archives et aux institutions et inversement, les questions des détenteurs et des institutions me permettent de mieux aborder mes propres questions. Une enquête par téléphone/zoom a été réalisée entre septembre 2020 et mai 2021 auprès de 62 personnes détentrices potentielles d’archives et de 28 personnes, acteurs/actrices de l’univers des archives générales, sexologiques et communautaires, publiques et privées. Il ressort de cette enquête que la grande majorité des sexologues francophones n’ont pas de grandes préoccupations ni une culture archivistique développée ; qu’une grande partie d’entre eux/elles a déjà détruit les quelques archives accumulées au cours de leur carrière au moment de leur départ en retraite. Pour les quelques personnes qui ont conservé des documents en lien avec leur profession, la réflexion sur les archives a permis de réactiver la mémoire professionnelle, de se projeter dans un avenir proche (travaux d’écriture) ou d’inscrire leur héritage dans un projet d’éternité avec la construction d’un mausolée en l’honneur de leur personne et de leur œuvre. Dans tous les cas, la séparation potentielle d’avec les archives existantes est une opération subjectivement difficile et certainement à accompagner dans le cadre d’un projet qui doit rester fondé sur la confiance des détenteurs envers l’institution qui recevra leurs précieux documents. Dans cette perspective, les dispositifs mis en place par les institutions qui accueilleront ces archives occupent une place fondamentale dans l’identification, le recueil et l’archivage des documents et ils doivent bénéficier de la confiance des détenteurs d’archives.

This essay relates the process of a preliminary work of identification in view of the creation of a Francophone sexological archive in a large European university. It is based on an autoethnographic approach that draws on the questions and personal steps that I have taken in order to deposit my own work archives and book collections on sexualities and gender. The autoethnographic approach thus puts into tension the questions and difficulties of the researcher, who is a personally involved actor, with those of potential archive holders and institutions that may receive such archives. My own questions open up new questions for the holders of archives and institutions and conversely, the questions of the holders and institutions allow me to better address my own issues. A telephone/zoom survey was conducted between September 2020 and May 2021 with 62 potential archive holders and 28 people, actors in the world of sexological and community archives, both public and private. The survey revealed that the majority of French-speaking sexologists do not have any major concerns or archival culture; that a large proportion of them have already destroyed the few archives they have accumulated during their career when they retire. For the few who have accumulated documents related to their profession, reflection on the archives allows them to reactivate their professional memory, to project themselves into the near future (writing work) or to inscribe their legacy in a project of eternity with the construction of a mausoleum in honor of their person and their work, ensured by their disciples. In all cases, the potential separation from the existing archives remains a subjectively and emotional difficult operation and certainly needs to be accompanied within the framework of a project that must remain based on the trust of the holders towards the institution that will receive their precious documents. In this perspective, the mechanisms put in place by the institutions that will receive these archives occupy a fundamental place in the constitution, collection and archiving of the documents and they must benefit from the confidence of the archive holders.

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