15 décembre 2020
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Julie Abbou, « /Unsaying ***/ Peut-on se dédire du genre ? », GLAD!, ID : 10.4000/glad.830
Quelle marge de manœuvre la langue nous laisse-t-elle vis-à-vis du genre, compris simultanément comme une catégorisation structurale de la langue française et comme un rapport de pouvoir ? Comment dire le genre ? En français, le genre est une catégorie grammaticale obligatoire. Pourtant, il existe une multitude de façons de contourner cette obligation pour ne pas dire le genre, ou bien le déformer, ne pas s’y conformer. Que signifie alors ce tumulte grammatical ? Indique-t-il que ce genre obligatoire pourrait ne pas être nécessaire, ou du moins que l’obligation serait contournable ? Deux approches, a priori très éloignées l’une de l’autre, peuvent nous aider à penser ce contournement : le taoïsme et la rhétorique. Ces deux approches ont en commun de prendre le langage comme un espace de contradiction, au prisme de normes à travers lesquelles se figent et se défigent les façons de qualifier le genre. Elles ont également en commun de fournir la possibilité d’une critique de ces normes, ou de ces doxas, du genre. Taoïsme et rhétorique constituent deux faces complémentaires d’une même lecture du langage comme activité.