Droits des femmes ou femmes sans droits ? Le féminisme d’État face à la prostitution.

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12 février 2019

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Alban Jacquemart et al., « Droits des femmes ou femmes sans droits ? Le féminisme d’État face à la prostitution. », Genre, sexualité et société, ID : 10.4000/gss.5006


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La loi du 13 avril 2016 « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées » a consacré l’intégration du cadre abolitionniste au féminisme d’État en France. L’analyse des débats à l’Assemblée nationale et au Sénat souligne ainsi que ce sont les parlementaires inséré.e.s dans les institutions étatiques de défense de la cause des femmes qui ont porté et défendu cette loi promulguée au nom des droits des femmes. Mais si les personnes prostituées, perçues avant tout comme des femmes migrantes sans titre de séjour, sont des victimes à protéger, la loi ne leur offre finalement que des droits limités, voire aucun droit si elles ne s’engagent pas à cesser leur activité. De ce point de vue, la prise en charge de la question prostitutionnelle par le féminisme d’État met en évidence la conception historiquement et socialement située des droits des femmes qui est défendue. Le débat parlementaire autour de la prostitution agit ainsi comme un puissant révélateur de la fragilité et de la faible autonomie de la cause des femmes au sein de l’État.

The adoption of the law “to strengthen the fight against the prostitution system and support prostituted persons” on April 13, 2016 signaled the merging of abolitionism and state feminism in France. The supporters of the bill in the National Assembly and Senate were parliamentarians involved in state feminism institutions and presented their argument in terms of women’s rights. Yet, while this law envisions prostitutes first and foremost as undocumented migrants and, as such, victims requiring protection, the rights it grants them are limited and contingent on their desisting from prostitution. State feminism’s appropriation of the prostitution issue highlights the very narrow conception of women’s rights that is defended—one that is both sociologically and historically determined. The parliamentary debate on the bill clearly reveals the fragility and limited autonomy of women’s rights issues within the state apparatus.

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