Les Féministes des marges peuvent-elles parler ? Retour sur un « échec » académique et ses implications épistémologiques et politiques

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16 décembre 2019

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Marie-Eveline Belinga et al., « Les Féministes des marges peuvent-elles parler ? Retour sur un « échec » académique et ses implications épistémologiques et politiques », Genre, sexualité et société, ID : 10.4000/gss.5816


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Si la critique féministe adressée à la production des savoirs est désormais institutionnalisée et relativement bien implantée en France et au Québec (Lagrave, 1990 ; Parini, 2010), elle n’a cependant affecté qu’à la marge les pratiques de recherches (Ait Ben Lmadani et Moujoud, 2012 ; Mathieu, 1999) A partir de nos positions situées (Hill Collins, 2008 [1990] ; hooks, 2017 [1984], Bilge, 2015), et de notre expérience de recherche sur des sujets minoritaires, nous revenons sur notre expérience commune de l’organisation d’un atelier sur « les féminismes des marges », proposé lors d’un congrès de sciences sociales au Canada. Cette initiative, qui ambitionnait d’interroger les fondements épistémologiques à l’œuvre dans nos disciplines respectives, nous semble constituer un cas limite (Hamidi, 2012) intéressant, pour penser les effets de l’ordre du genre, de la racisation, et des inégalités géopolitiques en matière de production et de valorisation de savoirs « peu légitimes » au sein de l’espace universitaire (Larcher, 2018). A partir d’un dialogue entre nos différentes perspectives, nous avons alors tenté d’élaborer une pensée commune pour dessiner une ligne de crête, sur laquelle pourraient cheminer les « halfies » (Abu Lughod, 1991), qui, comme nous, articulent leur présence dans des espaces de pouvoir avec des positions minoritaires.

While the feminist critique of knowledge production is now institutionalized and quite well established in France and Quebec (Lagrave, 1990 ; Parini, 2010), it has had a limited impact on research practices (Lmadani et Moujoud, 2012 ; Mathieu, 1999). Mobilizing the feminist theorization of the margins (Hill Collins, 2008 [1990] ; hooks, 2017 [1984]) as our framework, we analyze, in this paper, our experience of organizing a workshop on « feminisms from the margins", during a social science conference at a Canadian university. This workshop was meant to question the epistemological foundations of our different academic fields from our situated positions (Harding, 1986). As such it constitutes a "borderline case" (Hamidi, 2012), that enable us to analyze the impact of gender, racialization and geopolitical inequalities, dealing with the production and promotion of knowledge (Larcher, 2018). Dialoguing between our different backgrounds, we tried to build common thoughts in order to draw a ridgeline on which the “halfies” (Abu Lughod, 1991) – who like us are present in spaces of power while occupying marginalized positions – could travel.

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