Minorisations ordinaires dans l’enseignement supérieur.L’expérience d’étudiantes portant un hijab dans les Bouches du Rhône

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16 décembre 2019

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Renaud Cornand et al., « Minorisations ordinaires dans l’enseignement supérieur.L’expérience d’étudiantes portant un hijab dans les Bouches du Rhône », Genre, sexualité et société, ID : 10.4000/gss.6095


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Régulièrement, l’interdiction du hijab dans l’enseignement supérieur fait l’objet de débats publics. Pourtant, les étudiantes, en tant qu’usagères adultes, ont le droit de le porter. Si l’enseignement supérieur constitue donc un espace « ouvert » pour les femmes portant un hijab, il n’en est pas pour autant protégé des stigmatisations et discriminations. Cet article propose de saisir les logiques de minorisation et d’altérisation à l’œuvre dans l’enseignement supérieur et certains des effets sociaux qu’elles ont sur les femmes ciblées. Le parcours de ces femmes est structuré non seulement par les micro-agressions et la violence symbolique exercées par les majoritaires, mais aussi par l’anticipation des éventuelles formes de stigmatisation et de discrimination. Ainsi, ces femmes ajustent leur comportement et leur trajectoire universitaire pour subir cette stigmatisation le moins possible. Cet article se fonde sur une trentaine d’entretiens menés avec des étudiantes ayant entre 20 et 30 ans, vivant à Marseille et inscrites dans des formations du supérieur, universitaire ou de travail social. Il s’agit de comprendre : 1) le rapport spécifique que ces femmes entretiennent avec l’enseignement supérieur ; 2) les formes de violences symboliques et de micro-agressions auxquelles elles font face au cours de leur formation ; et 3) en quoi les femmes portant un hijab courent toujours le risque d’être exclues de leurs espaces de formation.

Prohibiting university students from wearing a hijab is regularly debated in the public sphere. Yet these students, as adult users of public higher education, have the right to wear them. Although universities and other French higher education institutions are technically spaces “open” to women who wear a hijab, they do not protect them from stigmatization and discrimination. This article focuses on the logics of marginalization and othering at play in higher education and some of their social effects. These women not only experience micro-aggressions and symbolic violence, but they often anticipate potential stigmatization and discrimination. Therefore, they adjust their behaviors and educational trajectories to avoid the negative experiences as much as possible. This article is based on 30 interviews conducted with students, between 20 and 30 years old, who live in Marseille and are enrolled in higher education curricula, either at universities or in social work schools. These interviews shed light on: 1) the specific relationship they have with higher education; 2) the types of symbolic violence and micro-aggressions they experience; 3) the risks of exclusion and discrimination they continually face.

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