1 décembre 2021
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Marine Quennehen, « Paternités cachées, paternités impensées : être père en prison », Archined : l'archive ouverte de l'INED, ID : 10.4000/gss.6970
Les politiques pénales affichent leur intention de maintenir les liens familiaux, considérés comme une condition essentielle de la réinsertion des détenus et de la prévention de la récidive. Mais de nettes différences apparaissent dans le traitement de la parentalité en prison. La paternité s’exprime aux marges de l’institution. Elle peine à acquérir une place prépondérante dans les récits, les pratiques et les espaces de la détention masculine. L’institution organise également ses frontières en reléguant la paternité et plus généralement les liens familiaux dans certains lieux (le parloir et les unités de visite familiale). À l’inverse, la maternité a une place affirmée dans toute la détention, que les espaces lui soient spécifiquement réservés ou non. À partir d’analyses du discours des surveillant·es, des stratégies d’invisibilisation mises en place par les détenus et en comparant le traitement de la parentalité selon le genre, cet article montre comment la paternité est invisibilisée en détention.