De l’injonction à l’autonomie à l’impossibilité de l’intimité pour des jeunes filles « handicapées » vivant en institution spécialisée

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3 décembre 2021

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autonomy intimacy disability adolescence special education institute autonomie intimité handicap adolescence institution spécialisée


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Léa Anthouard et al., « De l’injonction à l’autonomie à l’impossibilité de l’intimité pour des jeunes filles « handicapées » vivant en institution spécialisée », Genre, sexualité et société, ID : 10.4000/gss.7104


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Cet article porte sur la vie quotidienne de jeunes filles « handicapées » internes dans un institut spécialisé. Il s’intéresse à la tension entre l’objectif d’autonomie et le dispositif contraignant : que produit-elle sur les pratiques des professionnel·les, et sur les expériences de ces jeunes filles, relativement à l’intime ? L’analyse du terrain ethnographique de sept mois rend compte d’une définition de l’autonomie assez limitée, et ne prenant pas en compte la question de l’intimité. L’autonomie est souvent prise dans un sens quotidien surplombé par une conception médicale, comme une préparation à acquérir des compétences pratiques et non comme la possibilité d’exercer les choix gouvernant la conduite de sa propre vie. Dans les faits, cet objectif induit, paradoxalement, de mettre constamment les internes sous le regard des professionnel·les. Elles ne disposent pas de temps ou d’espace privé leur permettant de s’approprier intimement l’autonomie. L’intimité solitaire, espace-temps de formation d’une pensée autonome, est rendue impossible en tant que choix et droit : la solitude, imposée, est dans l’esprit des « éducs » une punition.

This article focuses on the daily life of young girls with disabilities who live in a special education institute. It investigates the tension between the aim of autonomy and the constraining conditions: what does it produce on the practices of the professionals and on the experiences of these young girls, regarding intimacy? The analysis of the 7-month ethnographic fieldwork shows a rather limited definition of autonomy, with no account taken of the question of intimacy. Autonomy is often taken in an everyday sense overhung by a medical conception, as a preparation to acquire practical skills and not as the possibility of exercising the choices governing the conduct of one’s own life. In practice, this objective leads, paradoxically, to putting residents constantly under the gaze of professionals. Residents do not have the time or private space that would allow them to take intimate ownership of their autonomy. Solitary intimacy, a time-space for the formation of autonomous thought, is denied as a choice and a right: it is imposed and a form of punishment in the eyes of the educators.

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