Négation de la guerre, terrorisme et exception : Abderrahmane Taleb et la Guerre d’indépendance algérienne (1954-1962)

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14 décembre 2021

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Sylvie Thénault, « Négation de la guerre, terrorisme et exception : Abderrahmane Taleb et la Guerre d’indépendance algérienne (1954-1962) », Histoire Politique, ID : 10.4000/histoirepolitique.1819


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Entre juillet et décembre 1957, Abderrhamane Taleb est trois fois condamné à mort par le Tribunal permanent des forces armées (TPFA) d’Alger. Étudiant en chimie, il reconnaît avoir fabriqué 17 à 18 kg d’explosifs au profit du FLN à Alger mais outre ce rôle, exercé malgré lui, dit-il, il s’est aussi engagé au maquis. C’est d’ailleurs au maquis qu’il est fait prisonnier par l’armée française. Son cas met en jeu, de façon exemplaire, le droit et le fonctionnement de la justice, à travers l’application des législations d’exception pendant la Guerre d’indépendance algérienne. Ses procès offrent en outre un panel d’audiences représentatives : durée brève, accusés nombreux, fort intérêt de la presse locale (algéroise, en l’occurrence) et des Français d’Alger. Les victimes, en revanche, sont curieusement absentes. Enfin, l’exécution de Taleb, le 24 avril 1958, déclencheur du 13 mai 1958 qui conduit la IVe République à sa perte, déclenche des débats cruciaux sur l’usage de la peine de mort dans cette guerre et le statut de ses protagonistes. Ainsi le cas d’Abderrhamane Taleb permet-il de reprendre l’historiographie de la Guerre d’indépendance algérienne en la soumettant aux problématiques de la « scène terroriste ».

Between July and December 1957, Abderrhamane Taleb was sentenced to death three times by the military tribunal of Algiers (the Tribunal Permanent des Forces Armées, or TPFA). As a chemistry student, he admitted to having been forced to make 17 or 18kg of explosives for the FLN in Algiers, but added that he had also joined the maquis, or national resistance movement, of his own volition. It was in the latter context that he was taken prisoner by the French army. His case is a prime example of how the law and the judicial system functioned through the enforcement of emergency legislation during the Algerian War of Independence. In addition, his legal cases also displayed a variety of representative hearings that were of short duration, included numerous defendants, and elicited strong interest from the local press (Algerian, in this case), as well as from French nationals from Algiers. The victims, however, were curiously absent from the scene. Taleb’s execution on April 24, 1958 triggered the events of May 13 which brought the Fourth Republic to its knees, instigating virulent debate on the use of the death penalty in the Algerian War and on the status of its protagonists. The case of Abderrhamane Taleb thus allows us to revisit the historiography of the Algerian War of Independence by viewing it from the perspective of the “terrorist scene”.

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