24 décembre 2020
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Anne Carol, « Constater la mort sans le médecin ? », Histoire, médecine et santé, ID : 10.4000/hms.2577
En 1877, le testament d’un philanthrope, le marquis d’Ourches, charge l’Académie de médecine de décerner deux prix dont l’un, doté de 20 000 francs, pour « la découverte d’un moyen simple et vulgaire de reconnaître, d’une manière certaine et indubitable les signes de la mort réelle ». Plus d’une centaine de mémoires parviennent à l’Académie, entre 1868 et 1874, issus de milieux sociaux et de pays divers. C’est l’étude de leurs auteurs et de leur contenu qui fait l’objet de cet article. Elle permet de replacer le prix d’Ourches dans la longue histoire de la peur des inhumations prématurées et de son investissement par la médecine depuis le xviiie siècle. Cette étude témoigne de la diffusion de la culture médicale dans le public, mais aussi de l’évolution de la construction des savoirs médicaux, de l’observation à l’expérimentation. Au final, en n’attribuant pas le prix, l’Académie réaffirme avec force le monopole de l’expertise médicale dans la définition clinique et légale de la mort.