12 janvier 2022
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Amélie Bonney, « Les enquêtes sur les dangers du vert de Schweinfurt et la santé au travail en France (1835-1860) », Histoire, médecine et santé, ID : 10.4000/hms.4370
Pendant la première moitié du xixe siècle, la production industrielle du vert de Schweinfurt suscite de vifs débats au sein de la communauté scientifique puisque cette couleur est produite à l’aide d’arsenic, une substance fréquemment associée à des cas d’empoisonnement accidentel ou criminel. Face aux incertitudes concernant les propriétés de l’arsenic, les enquêtes se multiplient pour évaluer les risques sanitaires liés à son emploi dans l’environnement de vie et de travail, menant à des désaccords entre médecins, pharmaciens et chimistes, qui se réclament d’influences diverses parmi lesquelles l’hygiénisme, la toxicologie, ou encore la médecine néohippocratique ramazzinienne. Les publications d’Edmé Blandet et d’Alphonse Chevallier sur les maladies des ouvriers qui travaillent le vert de Schweinfurt sont emblématiques d’un clivage qui se creuse à partir de 1845. Les enquêtes et contre-enquêtes sont alors façonnées par les méthodes utilisées et par l’endroit dans lequel elles sont menées, mais surtout par l’objectif de l’enquêteur et sa perception des ouvriers et du rôle de l’État en matière de santé publique.