Désigner la folie, manquer le « fou »

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12 janvier 2022

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Raphaël Gallien, « Désigner la folie, manquer le « fou » », Histoire, médecine et santé, ID : 10.4000/hms.4619


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En 1936, un article du docteur Huot, médecin français responsable de l’asile d’aliénés d’Anjanamasina, s’interroge sur la vacuité des nosographies rencontrées dans les dossiers des interné·es. Selon lui, les enquêtes médicales réalisées à l’asile ne renseigneraient que très faiblement sur les contours de la folie à Madagascar. Au cœur de son développement, le rôle du médecin subalterne, dit « médecin résident », malgache, qui serait le seul en mesure de saisir véritablement la folie rencontrée à Anjanamasina. Loin d’être un simple aveu d’impuissance, l’article de Huot, que nous croisons avec les archives administratives et les dossiers des malades de l’établissement, permet de dévoiler toute une hiérarchie informelle qui évolue à partir de cette « ignorance ». Si les autorités françaises semblent incapables de comprendre ce qui se joue véritablement dans la maladie mentale à Madagascar, c’est toute une « biopolitique déléguée », au cœur de laquelle se trouve le médecin résident, qui se dévoile.

In 1936, a paper written by Doctor Huot, a French physician, head of Anjanamasina lunatic asylum, questioned the vacuity of the nosographies found in the patients’ records. According to him, the medical inquiries undertaken in the asylum provided very little information about any precise delineation of insanity on Madagascar Island. At the heart of the problem, he spotted the role played by the Malagasy junior physician, also called “resident physician”, probably the only one that could really grasp insanity in Anjanamasina. Far from being a sheer admission of helplessness, Huot’s paper, as it is here cross-checked with administrative archives and the records of the institutionalized patients, allows to disclose the whole of an informal hierarchy revolving around such “ignorance”. Whereas the French authorities seemed to be unable to understand what is really at stake in Madagascar mental diseases, a range of “delegating bio-policies”, with the resident physician playing a key role in them, is eventually brought into light.

En 1936, un artículo del Dr. Huot, médico francés encargado del manicomio de Anjanamasina, cuestionaba la vacuidad de las nosografías encontradas en los expedientes de los internados. Según él, las investigaciones médicas realizadas en el asilo proporcionaban muy poca información sobre los contornos de la locura en Madagascar. En el centro de su argumentación está el papel del médico subalterno, llamado “médico residente”, un malgache, que era a su juicio el único capaz de comprender realmente la locura en Anjanamasina. Lejos de ser una simple admisión de impotencia, el artículo de Huot, que cotejamos con los archivos administrativos y los expedientes de los pacientes de la institución, revela toda una jerarquía informal que se desarrolló a partir de esta “ignorancia”. Si las autoridades francesas parecen incapaces de comprender lo que realmente está en juego en las enfermedades mentales en Madagascar, se revela una "biopolítica delegada", en cuyo centro está el médico residente.

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