14 janvier 2022
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Pierre Schoentjes, « Perspectives écopoétiques : écologie et écriture », Histoire de la recherche contemporaine, ID : 10.4000/hrc.5749
Dans cet article il s’agit d’interroger la question de l’urgence environnementale. Après avoir résumé les lignes de force qui guident les recherches en écopoétique et constaté le nombre très important de romans qui abordent récemment l’écologie, l’étude examine comment l’exigence d’immédiateté – l’« urgentisme » – si fréquemment mise en avant lorsqu’il s’agit de défendre l’avenir de la planète, peine à s’articuler avec le temps propre au littéraire, qui est nécessairement long. À travers une série d’œuvres de J. Giono à J. Miezoz, en passant par P. Gascar et, plus près de nous : A. Bucher, P. Ducrozet, H. Gaudy, O. Rosenthal ou A. Wilhelmy l’étude s’interroge sur la manière dont, sans tomber dans l’éloge de la lenteur trop souvent synonyme de conservatisme, la littérature peut faire levier sur l’imaginaire afin de participer à la prise de conscience écologique. Il convient de se montrer circonspect face à des auteurs qui prétexteraient de l’imminence de désastres environnementaux pour produire des textes sans véritable travail sur la langue, un effort de structuration ou la volonté de renouveler les formes. Des œuvres opportunistes, qui entendraient embrayer sur une certaine mode écologique, ont peu de chance d’influencer l’imaginaire dans la durée et perdent ainsi la possibilité d’agir comme levier sur les comportements.