De la rue à la scène : la danse hip-hop, histoire d’une artification, exemple de Farid Berki

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18 juin 2019

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hip-hop Berki (Farid) artification danse théâtre France banlieue hip-hop Berki (Farid) artification dance theater France ghetto


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Omar Fertat, « De la rue à la scène : la danse hip-hop, histoire d’une artification, exemple de Farid Berki », Horizons/Théâtre, ID : 10.4000/ht.426


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Le hip-hop, ce nouvel art importé de l’Amérique va permettre à une population française jusque-là marginalisée et privée de toute représentation artistique, de faire son entrée dans le monde fermé des arts. Cette population majoritairement issue de l’immigration maghrébine et africaine, est celle des banlieues ou des « quartiers » évoluant à la périphérie des grandes villes, souffrant de discrimination raciale et livrée à elle-même. Ce qui fut considéré au début comme une mode passagère, se mua rapidement en une culture de remplacement et deviendra un tremplin pour beaucoup de jeunes issus de l’immigration pour exprimer leurs talents et s’affranchir de « la zone » dans laquelle ils furent longtemps cantonnés. Pour évoquer ces nouveaux acteurs culturels, nous prendrons comme exemple le chorégraphe et danseur Farid Berki, l’un des pionniers, considéré aujourd’hui comme une icône de la danse hip-hop. Il fut le premier à ouvrir cette danse aux autres influences artistiques aussi bien musicales que théâtrales et cinématographiques, la faisant accéder ainsi à la notoriété. Ses créations chorégraphiques s’articulant autour du corps et de ses potentialités, sont des quêtes aussi bien identitaires qu’artistiques. Transgressant aussi bien les règles imposées par une culture d’origine que par celle d’une société qui le réduit à ces mêmes origines, Farid Berki, revendique une liberté de création totale et devient, pour reprendre le concept développé par Nathalie Heinich, Roberta Shapiro1, un agent du processus d’« artification » d’un art longtemps considéré comme « moyen de divertissement ».

Hip-hop, a new artistic genre originally imported from America, will allow French marginalized categories, whom been deprived of any artistic representations to enter the closed world of arts. Highly suffering from racial discrimination, North African and African immigrants, who reside in France’s inner city or “ghettoes”, are considered peripheral categories. Although initially considered a passing artistic fad when it was first imported, hip-hop quickly become one of the most influential form of French popular music by which many young people and immigrants express their talents and break free from the zone in which they were confined for a long time. Farid Berki, choreographer and dancer, served as a prominent pioneer in today’s hip-hop dance. He was the first among his contemporaries to open the hip-hop dance to other artistic, musical, theatrical and cinematographic influences, thus giving it access to notoriety. His choreographic creativity ; which basically articulated around the body and its potentialities, are both identity-based and artistic quests. Transgressing both the rules imposed by a culture of origin and by that of a society that reduces it to these same origins, Farid Berki claims a total freedom of creativity and becomes, to use the concept developed by Nathalie Heinich, Roberta Shapiro1, an agent in the process of artification.

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