Narrow-Angled ESP as a Proponent of Neoliberal Capitalism and Its Inherent Empowering/Disempowering Dichotomy

Résumé En Fr

In its inception and consequent development, English for Specific Purposes implied precise modeling of language instruction to prepare professionals for the global job market. The language skills imparted are designed to make them competitive in terms of obtaining and maintaining professional posts and, in certain cases, to equip them to follow the future language developments required to retain the post. Mastering domain lexicon, rhetoric, and stylistics, undeniably empowers ESP learners’ career advancement potential. However, in view of such narrowly defined axial purposes, ESP has been referred to as a “restricted” language (Mackay & Mountford, 1978), which excludes other aspects of human experience, and is therefore also ‘restrictive’. As such, it does not involve any ontology, profound layers or nuances of human attempts to comprehend the entirety of existence, but rather “performativity” which Lyotard (1984) criticized as the imperative of neoliberal capitalism which sees competition as the defining characteristic of human relations, a process that rewards merit and punishes inefficiency (Monboit, 2016). In spite of this, this paper argues that LSP can be an indispensable tool for social and personal advancement on the condition that LSP learners are empowered with unbiased critical awareness towards their desired professional environment so as to autonomously discern their own position in it, whether by simply adding to the further enhancement of the existing “performative” neoliberal capitalistic setting, or by making a difference by humanizing it, and striving towards a more complete personal existence.

Depuis son apparition, l’évolution d’English for Specific Purposes (ESP) s’est fondée sur une approche spécifique de l’enseignement de la langue visant à préparer les novices et les professionnels pour le marché du travail mondialisé. Les compétences langagières enseignées ont pour objectif d’accroître la performance de ces apprenants et de les aider à renforcer leur capacité à obtenir et garder cet emploi et, dans certains cas, à suivre les évolutions langagières requises afin de conserver leur emploi. Maîtriser les aspects lexicaux, rhétoriques et stylistiques propres au domaine aide indéniablement les apprenants de l’ESP dans leur évolution de carrière. Cependant, en raison de ces objectifs limités, certains chercheurs ont qualifié l’ESP de langue « restreinte » (Mackay & Mountford, 1978), qui exclut d’autres volets de l’expérience humaine et s’en trouve donc également être « restrictive ». En tant que tel, l’ESP n’implique aucune réflexion ontologique, ni fondement profond, ni nuance des tentatives visant à rendre compte de l’existence dans sa complexité, mais relève plutôt de la « performativité », que Lyotard (1984) a critiqué en tant qu’impératif du capitalisme néolibéral qui envisage la concurrence comme définitoire des relations humaines, et que Monboit (2016) considère comme un processus qui récompense le mérite et sanctionne l’inefficacité. Malgré ces critiques fortes, cet article tente de montrer que l’ESP peut se révéler également un outil indispensable pour le développement à la fois social et personnel des apprenants, à la condition que ces derniers soient formés à porter un regard conscient, impartial et critique sur leurs objectifs langagiers et sur le contexte professionnel, pour leur permettre d’y analyser leur propre position de façon autonome, soit en participant au développement du contexte capitaliste néolibéral « performatif », soit en les amenant à introduire une approche différente, plus humaine, et à se battre pour la réalisation pleine de leur propre condition.