16 juin 2020
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Maud Mulliez, « Geste, matière et numérique », In Situ, ID : 10.4000/insitu.28367
L’imagerie 3D est devenue un outil essentiel dans le domaine de l’archéologie. Elle permet notamment de relever l’existant et de visualiser des hypothèses de restitution qui, outre leur intérêt démonstratif, nous aident aussi à progresser dans notre réflexion. Cet outil est d’autant plus efficace qu’il ne se dissocie pas de la matérialité, surtout s’il en fait son alliée. Nous présentons ici quelques exemples de l’intérêt de croiser l’expérience numérique avec la pratique matérielle. Nous y montrons combien l’oscillation entre l’un et l’autre est d’un grand bénéfice dans la recherche en histoire de l’art et archéologie ; d’une part à travers la question de l’objet numérisé, donc dématérialisé, et son impression 3D, d’autre part autour de l’archéologie expérimentale qui permet de nourrir la précision des restitutions numériques. Mais il est une autre archéologie, celle qui s’intéresse au patrimoine des gestes. Dans ce domaine aussi, numérisation et 3D sont des outils précieux. Le projet « L’Empreinte du Geste » sélectionné par l’Idex de Bordeaux dans le cadre de son programme Arts et Sciences est dédié à cette recherche. Tenter de retrouver à partir d’une trace le geste et l’outil qui ont permis de la réaliser, tel est le point de départ de ce projet mené grâce à une collaboration avec l’lnria de Bordeaux et l’Institut d’optique d’Aquitaine. Encore dans sa phase exploratoire, ce projet a pour but d’analyser le lien entre geste et trace grâce à l’enregistrement des mouvements de l’artiste à l’aide d’un ensemble de marqueurs (OptiTrack) et la numérisation des traces produites afin d’en extraire des corrélations.