1 mars 2024
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2680-4972
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Anne Raulin, « Destruction et reconstruction de la cathédrale de Coventry », In Situ. Au regard des sciences sociales, ID : 10.4000/insituarss.2970
Le « patrimoine national » est-il seulement national, strictement enraciné dans le territoire dont il se dit emblématique ? Une conception autoréférentielle ne tarit-elle pas les sources auxquelles il se régénère ? C’est en étudiant une catastrophe patrimoniale dans l’Angleterre de la Seconde Guerre mondiale que l’on repère la diversité des registres d’inspiration et des lieux de fabrication artistiques en dehors de ce pays, sollicités pour la réparation de ce patrimoine.Il s’agit ici de mettre en évidence les formes de la circulation culturelle transnationale réactivée au lendemain du conflit mondial, au prisme des gestes architecturaux de sir Basil Spence pour la reconstruction de la cathédrale de Coventry détruite en 1940. Ce projet a participé, de façon inopinée, à la revitalisation des arts tapissiers français, dont les femmes sont des actrices importantes du bas en haut de l’échelle de production. La rencontre entre le peintre Graham Sutherland et Marie Cuttoli, promotrice de ces arts en Algérie et en France, donne le cadre figuratif de cette analyse nourrie de séjours successifs à Coventry et à Felletin (Creuse).