« La tache rouge de l’espoir… », dans Fibrilles de Michel Leiris

Fiche du document

Date

19 septembre 2014

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Itinéraires

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2100-1340

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2427-920X

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Marianne Berissi, « « La tache rouge de l’espoir… », dans Fibrilles de Michel Leiris », Itinéraires, ID : 10.4000/itineraires.1141


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

L’autobiographie de Michel Leiris, en révélant le potentiel politique de l’écriture de l’intime, fait vaciller les certitudes du xxe siècle consacrant la partition entre écriture engagée et repli sur soi. Le poète invite à repenser les liens entre activité littéraire et activité politique, à interroger la littérature en tant qu’expression du politique tout en revisitant les rapports entre engagement politique et engagement esthétique. Le voyage en Chine de 1955, relaté dans le troisième volume de La Règle du jeu, Fibrilles, conduit Leiris à explorer les territoires qui lient la découverte d’autrui à l’introspection, l’altruisme à une forme de solipsisme pour placer l’expérience de l’intime au cœur du politique. L’effondrement dont le volume se fait l’écho est dès lors intimement lié à l’effondrement de sa foi dans la construction socialiste et dans la révolution, de sorte que Leiris en vient à attribuer partiellement sa tentative de suicide, dont le récit occupe une large place dans Fibrilles, à l’enlisement dans l’écriture et à la perte de foi dans les idéaux révolutionnaires, faisant mine d’oublier un instant les déboires amoureux qu’il donne pour cause évidente de son geste. Le sentiment d’échec relatif de l’entreprise autobiographique comme de la recension chinoise résonnerait ainsi comme une prise de conscience lucide de ses limites par un homme honnête en prise avec son temps.

Michel Leiris’ autobiography, by revealing the political potential of the writing of the intimate, shooks the certainties of the twentieth century dedicating the partition between committed writing and withdrawal within oneself. The poet invites us to reconsider the relationship between literary activity and political activity, to question the literature as expression of politics, to examine the relationship between political engagement and aesthetic engagement. The trip to China in 1955, narrated in the third volume of La Règle du jeu, Fibrilles, leads Leiris to explore the territories that link the discovery of others to introspection, altruism as a form of solipsism so as to place the experience of intimacy in the heart of politics. The collapse told in this volume is thus closely linked to the collapse of his faith in socialist construction and revolution, so that Leiris comes to partially attribute his suicide attempt, whose story occupies a wide place in Fibrilles, in the stagnation of the writing and in the loss of faith in revolutionary ideals, pretending to forget for a moment disappointments in love he gives for obvious cause for his action. The feeling of relative failure of the autobiographical enterprise as like as the Chinese narration resound as a lucid awareness of its limits by an honest man engaged with his time.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en