Le festival de la Correspondance de Grignan : lire en toutes lettres

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December 6, 2022

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La lecture publique est devenue depuis les années 2000 un mode d’expression très prisé des manifestations littéraires présentes aujourd’hui partout en France. La ville de Grignan, dans la Drôme provençale, accueille ainsi depuis 1996 le Festival de la Correspondance. Dédié à l’art épistolaire, sous le regard de la figure tutélaire du lieu, Madame de Sévigné, qui a inventé le genre, cette manifestation littéraire annuelle permet à un public fidèle et nombreux de s’assembler autour de correspondances adaptées pour la scène. L’engouement pour ce genre rejoint l’intérêt croissant de maisons d’édition, de travaux de chercheurs qui publient et étudient les écritures intimes, journaux et correspondances. En prenant appui sur deux lettres de Louise Michel à Victor Hugo, lues en public lors de l’édition 2016 de ce Festival, le présent article montre ce que la lecture à haute voix mobilise. Le rapport au texte dans sa matérialité permet d’envisager la place qui lui est donnée comme support de la lecture ; le rapport à l’écriture, qui s’énonce à la fois à la première personne dans le corps de la lettre et s’entend comme une troisième personne dans la signature permet un jeu de prise et de déprise qui convoque, dans l’écriture de Louise Michel, une expérience intime et invite à une émotion politique puissante. Autant d’éléments qui permettent de saisir quels sont les enjeux de ce partage littéraire et émotionnel.

Since the 2000’s public reading has become a very popular mode of expression in literary events everywhere in France. The town of Grignan, in French Provence, has hosted the Festival de la Correspondance since 1996. Dedicated to epistolary art, under the gaze of the tutelary figure of the place, Madame de Sévigné, who invented the genre, this annual literary event attracts a large gathering of those faithful to the art of letter writing adapted for the stage. The craze for this genre meets the growing interest of publishing houses, as well as the work of academic researchers who publish and study private writings, diaries and correspondence. Taking the example of two letters from Louise Michel to Victor Hugo, read in public during the 2016 festival, this paper shows what reading aloud mobilizes. The relationship to the materiality of the text makes it possible to consider its importance in the reading process; the relationship to writing, which is expressed both in the first person in the body of the letter and is understood as a third person in the signature, allows for a dynamics of (dis)appropriation when reading aloud, which, in the case of Louise Michel, summons an intimate experience as well as it creates a powerful political emotion. All these elements make it possible to analyze what is at stake in this act of literary and emotional sharing.

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