19 février 2018
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Miruna Craciunescu, « Fictionnalité et référentialité », Itinéraires, ID : 10.4000/itineraires.3693
Cet article explore un problème théorique lié aux considérations génériques que soulèvent l’autobiographie, l’autofiction, la biographie et la biofiction, dans le contexte plus général des débats récents portant sur la distinction logique et ontologique entre fait et fiction. Il cherche à démontrer que les différentes typologies visant à distinguer les récits de vie des trente à quarante dernières années en fonction de leur degré de fictionnalité ou de référentialité adoptent pour la majorité une posture que Gérard Genette a qualifiée de « conditionnaliste », puisqu’elle fonde la fictionnalité sur une critique du jugement, par opposition aux théories dites « essentialistes » qui postulent l’existence de marqueurs internes de la fiction.Plus spécifiquement, mon article s’intéresse à l’impact que cette approche méthodologique a produit sur la théorie des genres, en proposant que celle-ci fait aujourd’hui l’objet d’une polarisation entre deux tendances. Tandis que la première a abouti à la multiplication de catégories génériques visant à apposer un caractère normatif au « pacte de lecture » qu’instaurent des œuvres singulières, la seconde consiste à l’inverse en l’effacement des frontières génériques au profit d’une analyse thématique de la littérature contemporaine.