La linguistique et le langage animal. Résistances, décentrements, propositions

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30 décembre 2020

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Marie-Anne Paveau et al., « La linguistique et le langage animal. Résistances, décentrements, propositions », Itinéraires, ID : 10.4000/itineraires.8202


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Alors que de nombreuses disciplines s’intéressent à la production de significations par les animaux, les sciences du langage résistent et campent sur des positions anthropocentrées qui les isolent dans les sciences humaines et sociales au niveau international. Dans cet article, nous tentons de comprendre ce qui bloque les linguistes dans la seule prise en compte du langage humain et d’identifier les verrous qui les empêchent de prendre en compte des éléments non humains, alors que les éthologues, philosophes, cognitivistes, anthropologues, sociologues ou psychologues posent la question du langage animal. Nous examinons d’abord les formes de cette résistance en linguistique, en étudiant trois discours spécifiques : une doxa professionnelle anthropocentrée, la prégnance d’une conception axiologique négative de l’anthropomorphisme et la construction scientifique de cette résistance, fondée sur les notions d’articulation du langage et de symbolisation. Nous identifions ensuite trois verrous pour expliquer cette absence de prise en compte du non-humain : le verrou idéologique de l'anthropocentrisme ou supériorité humaine ; un verrou épistémologique maintenant le logocentrisme comme cadre d'analyse pour la linguistique ; un verrou psycho-professionnel, proche de la dissonance cognitive, qui consiste à réfuter les propositions dont l’acceptation entraînerait un coût théorique et épistémologique trop important.

While many disciplines are interested in the production of meanings by animals, language sciences resist and camp on anthropocentric positions that isolate them in the humanities and social sciences at the international level. In this article, we try to understand what blocks linguists from taking into account only human language and to identify the locks that prevent them from taking into account non-human elements, whereas ethologists, philosophers, cognitivists, anthropologists, sociologists or psychologists ask the question of animal language. We first examine the forms of this resistance in linguistics by studying three specific discourses: an anthropocentric professional doxa, the prevalence of a negative axiological conception of anthropomorphism and the scientific construction of this resistance, based on the notions of language articulation and symbolisation. We then identify three locks to explain this lack of consideration of the non-human: the ideological lock of anthropocentrism or human superiority; an epistemological lock maintaining logocentrism as an analytical framework for linguistics; a psycho-professional lock, close to cognitive dissonance, which consists in refuting proposals whose acceptance would entail too great a theoretical and epistemological cost.

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