6 décembre 2019
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Alix Philippon, « Nationalisation des sanctuaires soufis, « soufisation » de l’État pakistanais ? », Journal des anthropologues, ID : 10.4000/jda.9122
Au Pakistan, la nationalisation des sanctuaires soufis a pu avoir des effets ambigus voire contradictoires. L’hypothèse défendue est celle d’une absorption de la bureaucratie du ministère des Fondations pieuses (Awqaf) dans l’univers traditionnel du soufisme qu’elle entendait précisément moderniser. Pour s’assurer une légitimité, l’État a voulu s’approprier un champ religieux qui le dépassait mais il a aussi dû le revivifier pour bénéficier de ses ressources symboliques et communiquer avec la société. Le remplacement de l’autorité charismatique des soufis par une autorité gouvernementale, anonyme et bureaucratique, ne fonctionna que dans la seule mesure où l’administration joua habilement avec les symboles et pratiques soufis au point de s’y soumettre.