30 juin 2017
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Christian Mazet, « La Пότνια θηρῶν ou les frontières de l’Autre. Réflexion archéologique sur la signification d’une image homérique en Grèce orientalisante », Kentron, ID : 10.4000/kentron.790
Les historiens de la religion grecque ont depuis longtemps perçu l’existence d’une divinité des temps préhelléniques d’origine égéo-anatolienne, la maîtresse des animaux, dont le thème iconographique connaît un regain d’intérêt dans différentes productions artistiques du monde grec à la période dite orientalisante (fin VIIIe-milieu VIe siècle av. J.-C.). Dès la fin du XIXe siècle, cette image singulière fut mise en relation directe avec la protectrice du monde sauvage, Artémis, d’après l’expression πότνια θηρῶν, employée par Homère pour qualifier la déesse au chant XXI de l’Iliade. Dès lors, la maîtresse des animaux fut interprétée comme une préfiguration de la déesse Artémis, progressivement assimilée au cours du VIe siècle av. J.-C. à la jumelle olympienne. Ce rapprochement univoque avec la personnalité complexe et ambiguë d’Artémis requiert d’être reconsidéré à la lumière d’un travail contextuel conciliant l’approche iconographique et l’approche archéologique, en s’appuyant en particulier sur une redéfinition du répertoire des images étudiées et une révision de leurs associations cultuelles.