17 décembre 2020
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Adeline Terry, « Metaphtonymies We Die by: the Influence of the Interactions between Metaphor and Metonymy on Semantic Change in X‑phemistic Conceptualisations of Death », Lexis, ID : 10.4000/lexis.4558
La métaphore est reconnue comme un mécanisme important de changement lexical et sémantique et est un outil particulièrement productif pour créer de nouveaux euphémismes afin de mentionner des sujets tabous (Crespo Fernández [2006]). Cet article se concentre sur les métaphores de la mort, et plus particulièrement sur l’influence possible qu’ont les interactions entre la métaphore et la métonymie sur la nature X-phémistique (Allan & Burridge [1991], [2006]) des métaphores de la mort et sur leur utilisation euphémistique continue en langue anglaise. Il s’appuie sur 122 occurrences métaphoriques tirées de trois séries télévisées différentes (Six Feet Under, House, M.D. et Grey’s Anatomy), recueillies selon les recommandations du groupe Pragglejaz [2007]. Un nombre important d’occurrences de métaphores de la mort (principalement celles utilisant des domaines sources tels que journey, loss, ou rest, par exemple) ont tendance à être figées et plutôt euphémiques, ce qui semble confirmer ce qui était indiqué ou suggéré dans des travaux antérieurs (voir Allan & Burridge [1991], [2006], Bultinck [1998] ou Crespo Fernández [2006]). Il semble que les interactions entre métonymie et métaphore (voir Goossens [2002], Geeraerts [2002], Ruiz de Mendoza & Galera-Masegosa [2011], Kövecses [2013]) expliquent en partie la nature euphémique de ces métaphores : en raison de l’omniprésence de la dichotomie corps-esprit dans les religions et les cultures occidentales, les métaphores de la mort sont souvent combinées à des métonymies dans lesquelles une personne décédée est soit conceptualisée comme un corps mort, soit comme une âme. Les conceptualisations du corps mort ont tendance à être dysphémiques (comme dans les réalisations des métaphores a dead body is rotting food) tandis que les conceptualisations de l’âme du défunt ont tendance à être euphémiques (comme dans les réalisations des métaphores death is a journey). Il s’agit également de prendre en compte la dimension diachronique des X-phémismes dans la mesure où certains emplois sont attestés depuis le XIIe siècle ; le processus d’usure de l’euphémisme (qui pourrait être défini comme le phénomène de changement lexical résultant de l’évolution sémantique des euphémismes existants) semble être plus lent pour les métaphores de la mort, qui ont tendance à être combinées à des métonymies (comme a person is a soul), que pour les métaphores d’autres domaines tabous.