17 juin 2019
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Élise Koering, « Décoratrice-ensemblière : une étape vers la profession d’architecte dans les années 20 ? », Livraisons d’histoire de l’architecture, ID : 10.4000/lha.976
Dans les premières décennies du XXe siècle, période où, en France, les hommes disposent des écoles et où l’Ordre des architectes n’existe pas, la femme architecte ne peut être considérée de manière univoque. Semé d’embûches, son ou plutôt ses parcours sont déterminés par sa difficulté à emprunter les chemins institutionnels mais également par l’existence de voies en trompe-l’œil qui, tout à la fois, permettent le passage vers le métier d’architecte ou au contraire l’empêchent. C’est le cas de la profession de décorateur-ensemblier auquel semble idéalement vouée la créatrice de l’entre-deux-guerres et grâce à laquelle quelques femmes, aujourd’hui considérées à tort ou à raison comme architectes, ont pu accéder à ce statut, telles Eileen Gray ou Claude-Lévy. Cet article se propose d’interroger la manière dont, au sein même du champ des arts décoratifs, une hiérarchie sexuée s’est imposée, cantonnant la femme aux activités mineures (reliure, céramique ou dessin de modèles) et l’excluant du domaine plus prestigieux de la conception d’ensemble, lui-même associé au champ de l’architecture. Une hiérarchie qui constitue alors, selon nous, un obstacle dans l’accession des femmes à la profession d’architecte.