Jurons et blasphèmes dans quelques textes des XIVe et XVe siècles : représentations de l’oralité et transgression

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1 novembre 2017

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Dominique Lagorgette, « Jurons et blasphèmes dans quelques textes des XIVe et XVe siècles : représentations de l’oralité et transgression », Linx, ID : 10.4000/linx.1640


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À partir de l’étude exhaustive des Manieres de langage de 1396, 1399 et 1415, est posée la question des représentations de l’oralité médiévale et en particulier celle de l’étude de la variation diastratique, des critères que l’on peut mettre en place pour l’évaluer et des méthodes pour l’étudier. Le discours mettant en scène des émotions vives semble particulièrement propice à ce type de recherche dans la mesure où les registres traditionnellement classés comme relâchés sont associés à une nécessité expressive que le registre médian, dit standard, ne permet pas d’assouvir avec la même pertinence pragmatique. Ouvrage didactique particulièrement sensible aux registres, dans la mesure où il propose souvent des alternatives dans les formulations, le recueil des Manieres de langage, guide anglo-normand de F.L.E., présente de nombreuses formules de type juron, et une étude comparée avec les items pragmatiquement équivalents dans des textes antérieurs ou contemporains (une quarantaine de fabliaux continentaux et anglo-normands) puis posté rieurs (une douzaine de farces) permet non seulement de mettre en évidence le fonctionnement du juron, non plus blasphématoire, mais marqueur d’assertion, ponctuant et marqueur de discours, sur une synchronie et une diachronie courte dans différentes variétés de français d’oïl, mais aussi de dresser un premier portrait des registres de langue, de leur usage comme marqué socialement et genré, de leur transmission, de leurs représentations littéraires, de leur évolution ou de leur pérennité, et des mécanismes pragmatiques et lexicaux qui les génèrent.

Based on an exhaustive analysis of the Maniere de langage de 1396, 1399 et 1415, this article questions the medieval representations of orality, in particular regarding the speech registers and taboo words. On a methodological level, which are the criteria and methods relevant to the analysis of diatopic and diastratic variation in swearwords? Dialogical sequences involving strong emotional discourse seem a rather good field as low speech registers are traditionally associated to a high expressive need, when the “standard”, median speech register provides less pragmatic possibilities and does not relate as well to the violence of the feelings. A manual of French as a Foreign Language such as the Anglo‑norman Manieres de langage provides numerous swearwords, in various contexts, multiplying the types of speakers (men and women, rich and poor). A lexical and pragmatic study of these occurrences is then compared to anterior and posterior literary texts (about 40 fabliaux and 12 farces from northern France and England) in order to describe the emergence of swearwords as assertive and expletive discourse markers rather than blasphemous items.

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