26 juillet 2019
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
André-Alain Morello, « Une Athènes de songe : la Grèce imaginaire de Julien Green », Littératures, ID : 10.4000/litteratures.1590
Un rêve de Grèce traverse toute l’œuvre de Green, de L’Autre Sommeil à Dixie. Ce rêve de Grèce est profondément associé à celui du Sud, comme peut l’être la mémoire de deux mondes engloutis. Rêve associé aussi à l’écriture, comme le suggère l’étonnant Dionysos de Julien Green, à une écriture du désir mêlée à cette écriture des mondes disparus. Au centre de ce rêve, se dresse le magnifique décor de l’université de Virginie, écrin de culture, conservatoire de la Grèce. En un sens, le Sud, c’est la Grèce de l’Amérique. Si les vestiges de la Grèce antique, « splendide décor d’une civilisation foudroyée » (Journal), parlent encore à Green, c’est qu’ils évoquent aussi ce monde du Sud, qui n’existe plus que dans la mémoire du romancier. L’œuvre de Green a ainsi cherché à « ressusciter la Grèce », ce modèle de perfection, avant, peut-être, de la remette au second plan, derrière la lumière du Christ.