26 juillet 2019
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Christophe Imbert, « « Mira’l gran sasso donde Sorga nasce ». Autour d’un dessin de Pétrarque », Littératures, ID : 10.4000/litteratures.1822
Le dessin d’une montagne, d’une source, d’un héron dans les roseaux, que l’on rencontre en marge d’un manuscrit de Pline acheté par Pétrarque en 1350, a nourri bien des commentaires. Cette image en marge d’un paragraphe concernant la fontaine de Sorgue est doublée en effet d’une annotation personnelle : « Transalpina solitudine mea iocundissima ». Il s’agit d’un paysage de la mémoire, d’un retour sur la vie du poète à Vaucluse, un récit en image de soi. Signe d’un temps où s’affirme une attention neuve à la singularité des choses et des êtres, ce dessin n’en relève pas moins d’une typologie de la solitude, riche des réminiscences classiques et bibliques qui emplissent l’œuvre latine de l’humaniste. Inscrit aussi dans une histoire de l’annotation marginale, dans une pratique circonstanciée de l’Ars memoriae, ce dessin n’en porte pas moins un récit de la vie amoureuse du poète, qui dès lors renvoie aussi à son œuvre lyrique en langue vulgaire.