Toucher et être touché : gestes de conciliation et émotions dans les duels judiciaires

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31 janvier 2012

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Klaus Oschema, « Toucher et être touché : gestes de conciliation et émotions dans les duels judiciaires », Médiévales, ID : 10.4000/medievales.6547


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Résumé Fr En

Afin de compléter les discussions théoriques concernant les paramètres d’une histoire des émotions, la présente contribution analyse un détail du cérémoniel des « gages de bataille » bas-médiévaux qui ne peut pas être expliqué de manière satisfaisante au moyen des approches classiques de l’histoire du droit ou de la « com­mu­nication symbolique ». Une stratégie analytique qui inclut la dimension affective des actions ritualisées montre que le geste effectué par les adversaires, qui se tiennent par la main lors du dernier des serments qu’ils prononcent avant la bataille, s’harmonise bien avec les tendances contemporaines à éviter, dans la mesure du possible, la violence du combat. Dans cette perspective, les adversaires exécutent un geste de pacification (ou de réconciliation) potentiel qui pourrait les amener à ne pas en venir à la confrontation armée : de manière analogue, les historiographes de l’époque se réfèrent à plusieurs reprises au motif de la réconciliation spontanée qui résulte d’un contact physique, même accidentel. Même si le succès réel de cette pratique semble avoir été plutôt restreint, l’orga­nisation rituelle visait à modifier la disposition affective des acteurs par le biais de moyens dont l’efficacité potentielle a pu être montrée par la recherche en psychologie sociale moderne.

In order to complement the current theoretical debates on the parameters of a « History of Emotions », the present contribution analyses a ceremonial detail of late medieval trials by combat which cannot be explained satisfactorily within the classical approaches of Legal History or « symbolic communication ». An analytical strategy that includes the affective dimension of ritualised action shows that the gesture executed by the adversaries, who held each other by the hand during the last sermon they had to swear before their battle, coincided with contemporary tendencies to avoid, if possible, the violence of combat. In that sense, the adversaries were forced to perform a potential gesture of pacification (or reconciliation) which could prompt them to avoid armed confrontation. This can be compared to a motif that the historiographers of the period refer to repeatedly, i.e. the idea of spontaneous reconciliation resulting from (even accidental) physical contact. Although the real success of such a practice seems to have been quite limited, the organisation of the ritual intended to modify the actors’affective state by means that have been shown to be potentially efficient in modern socio-psychological research.

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