7 avril 2014
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Noëlle Deflou-Leca, « La place des communautés régulières dans l’espace urbain », Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge, ID : 10.4000/mefrm.319
Le cas de Grenoble illustre la situation originale d’une ville épiscopale depuis le bas-empire qui ne connut aucune fondation régulière, urbaine ou suburbaine, avant l’implantation canoniale de la fin du XIe siècle. L’installation de l’ordo regularis intra muros se fit en contexte réformateur sous l’impulsion de l’évêque Hugues de Châteauneuf qui veilla à maintenir un étroit contrôle sur ses fondations et une tutelle qui ne se démentit pas au cours des siècles suivants. Cette configuration se transforma radicalement au cours du XIIIe siècle lorsque les communautés canoniales régulières furent peu à peu priées de céder la place aux Mendiants. Avec les Mineurs et surtout les Prêcheurs qui s’implantent de part et d’autre de la ville, on observe de beaucoup plus près les mécanismes en œuvre dans la fondation de monastères urbains. D’âpres négociations, qui mettent en jeu tous les acteurs politiques de la cité et témoignent de la volonté des frères de se constituer une place dans la ville et sur l’échiquier des pouvoirs urbains, sont nécessaires pour obtenir installation, extensions ou intégration des nouveaux couvents dans les fortifications urbaines.