3 avril 2018
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Jean-Paul Boyer, « Sancia par la grâce de Dieu reine de Jérusalem et de Sicile », Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge, ID : 10.4000/mefrm.3655
Sancia de Majorque (c. 1285/1286-1345), épouse de Robert d’Anjou roi de Sicile, est connue pour sa dévotion pour les mineurs et les clarisses. Une longue historiographie l’a présentée comme une fautrice des Spirituels. Il se confirme qu’elle approchait plutôt du courant illustré par Michel de Césène et qu’elle ne se limitait pas à un franciscanisme radical. Sa religiosité complexe s’accordait à sa dimension politique. Sorte de ministre du culte, elle manifestait la piété et la sainteté de la monarchie angevine. Elle en prouvait d’autant mieux les vertus qu’elle participait à la souveraineté de son époux, au point d’assurer la régence à sa mort. Elle agissait donc jusqu’au temporel. En toute circonstance, elle soulignait cependant les mérites moraux du régime. Au vrai, ses interventions répondaient encore à des raisons pratiques. Sancia témoigne autant des mécanismes du pouvoir angevin que de la place qu’il laissait aux reines.