Nous et noein en action dans les tragédies conservées : l’intelligence sur la scène tragique

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18 mars 2016

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Michel Fartzoff, « Nous et noein en action dans les tragédies conservées : l’intelligence sur la scène tragique », Methodos, ID : 10.4000/methodos.4592


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De nombreuses études ont été consacrées au vocabulaire psychologique et aux fonctions intellectuelles dans la littérature grecque et singulièrement au théâtre notamment depuis les travaux de Br. Snell jusqu’aux ouvrages de S. D. Sullivan. L’article ici proposé est à la fois modeste et précis : il analyse comment le théâtre tragique est un corpus privilégié pour saisir la manière dont l’intelligence peut se présenter de manière traditionnelle avec un sens concret lié à l’agir, mais également s’enrichir en s’écartant de ces emplois, ou même apparaître plus abstraitement comme une réflexion sur le sens de l’action humaine, dans un drame où celle-ci est à la fois mise en scène et mise en question. L’étude ne porte pas seulement sur la distinction entre des sens traditionnels et des significations novatrices, mais sur les contextes dramatiques dans lesquelles ces notions sont employées, car ceux-ci peuvent contribuer à renouveler l’emploi d’un sens apparemment traditionnel (ainsi des contextes à valeur politique plus marquée chez Sophocle ou Euripide). De même, l’examen ne se limite pas à nous et noein : il prend en compte, d’une part les créations lexicales propres à un auteur pour mesurer leur éventuelle importance sur l’évolution de la notion (Eschyle), et d’autre part certains dérivés et composés — pour autant qu’ils font intervenir la notion d’intelligence — comme ἐννοεῖν, ἔννους, πρόνοια, ou comme l’antonyme ἄνοια : ces mots, verbes, noms ou adjectifs, permettent en effet de sérier des emplois liés à l’action pratique, mais où la notion d’intelligence revêt une portée essentielle, et qui sont parfois proches de ceux présents chez les historiens contemporains comme Hérodote ou Thucydide. L’analyse montre comment le théâtre tragique, dans sa forme dialogique elle-même, présente des situations conflictuelles où est questionné le sens même du nous selon les points de vue divers des personnages, ainsi que les réflexions des personnages ou du chœur sur ces conflits, en mettant en scène des prises de décision qui se traduisent ou non en actions. Le corpus tragique est ainsi un corpus important pour l’étude de l’évolution de la notion d’intelligence en Grèce antique avant Platon.

Numerous studies were dedicated to the psychological vocabulary and to the intellectual functions in Greek literature, particularly in theater, notably since the works of Br. Snell until the works of S.D. Sullivan. This article is in fact more modest and precise. It analyzes how the tragic theater is a corpus appropriate to seize the way the intelligence can appear in a traditional way with a concrete sense connected with action, but also how it is enriched by changing these uses, or even how it appears more abstractly as a reflection on the sense of human action, in dramas where this is staged and questioned at the same time. This study concerns not only the distinction between traditional senses and innovative meanings, but also the dramatic contexts on which these notions are used, because these contexts can contribute to renew the use of an apparently traditional use (e.g. in contexts dealing with political values in Sophocles and in Euripides). Also, the examination does not limit itself to nous and noein : it takes into account, on one hand the lexical peculiar creations of an author to measure their possible importance for the evolution of the notion (Aeschylus), and on the other hand some derived and compounded words – as far as they express the notion of intelligence – such as ennoein, ennous, pronoia and the antonym anoia : these words – verbs, names, or adjectives –indeed allow to enhance the uses connected with practical action, but where the notion of intelligence takes on an essential significance, and which sometimes are close to those present in the works of contemporary historians, such as Herodotus or Thucydides. The analysis shows how the tragic theater, in its dialogical dimension, presents situations of conflict where is questioned the sense of nous according to the diverse points of view of the characters, as well as the reflections for these characters or the chorus on these conflicts, by staging decisions which are followed or not by actions. Thus the tragic corpus appears as an important corpus for studying the evolution of the notion of intelligence in Ancient Greece before Plato.

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