Science et littérature

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31 mars 2006

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Pierre Cassou-Noguès et al., « Science et littérature », Methodos, ID : 10.4000/methodos.471


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Il est tentant d’opposer la science et la littérature, en tant qu’elles relèvent a priori de visées et de procédures incomparables, voire incompatibles : à la première correspondrait ainsi une recherche de la vérité qui passe par la rigueur déductive de la démonstration ou par l’élaboration très contrôlée de protocoles expérimentaux de vérification de la théorie ; à la seconde reviendrait par contraste le libre déploiement d’espaces imaginaires produits par une élaboration stylistique de la réalité et sans autre fin assignable que la beauté formelle de pures constructions textuelles et l’agrément qu’elles peuvent susciter chez le lecteur. Plutôt que de chercher à conforter cette opposition abstraite, qui relève sans doute d’une construction historique et institutionnelle, le présent dossier s’attache à confronter directement les pratiques littéraires et les pratiques scientifiques, non pas en vue de les confondre en annulant leurs spécificités, mais en vue de faire apparaître leur nécessaire interaction. Les discours scientifiques ne s’élaborent pas plus indépendamment des modèles de la rhétorique et de la poétique (auxquels toutefois on ne saurait les réduire) que les textes littéraires ne s’écrivent complètement à l’écart des préoccupations (théoriques et pratiques) de la science et de la visée de vérité qui lui est propre. A partir du travail de Fernand Hallyn, Pierre Macherey insiste sur l’importance d’une étude des « structures rhétoriques de la science » qui permet de renouveler en profondeur la compréhension du travail scientifique en associant une approche épistémologique et une approche poétique des productions de vérité. Les articles suivants explorent encore cette frontière entre science et littérature en prenant appui cette fois sur des œuvres littéraires (celles de Goethe, de Villiers de l’Isle-Adam ou de Maeterlinck) où se marque un certain usage de thèmes, de concepts ou même de méthodologies scientifiques identifiables, mais librement reconfigurés au sein de l’espace littéraire. Si, par ce biais décalé, les écrivains étudiés ne cherchent sans doute pas à faire œuvre scientifique, il reste qu’ils proposent un prolongement original au travail de la science, dont ils exploitent à leur manière les propres ressources imaginaires. Philippe Sabot It is tempting to oppose science and literature, insofar as they arise a priori from incomparable—even incompatible—aims and procedures. In this way science would correspond with a search for the truth, proceeding through the deductive rigor of demonstration or the very controlled elaboration of experimental protocols for theory-verification. Literature, by contrast, would trace back to the free deployment of imaginary spaces produced by a stylistic elaboration of reality, with no other assignable end than the formal beauty of pure textual constructions and the pleasure they can evoke in the reader. Rather than seek to reinforce this abstract opposition (which undoubtedly stems from a historical and institutional construction) the present issue endeavors to put literary and scientific practices into direct confrontation—not with a view to confounding them by annulling their specificities, but with a view to revealing their necessary interaction. It is no more the case that scientific discourses are elaborated independently of rhetorical and poetic models (to which, however, they cannot be reduced) than it is the case that literary texts are written in total isolation from the theoretical and practical concerns of science and its specific aim of truth. Based on the work of Fernand Hallyn, Pierre Macherey insists on the importance of studying the “rhetorical structures of science” which—by associating an epistemological approach with a poetic approach to truth-production—will allow for a profound renewal in our understanding of scientific work.

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