23 mai 2018
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Caroline Gallez, « Analyser politique et savoir en action. Éclairages à partir du cas de la couverture de l’A6b », Métropoles, ID : 10.4000/metropoles.5583
Cet article aborde la question du rapport entre normes et action dans le champ de l’urbanisme à travers une analyse pragmatique de l’action publique locale. Le mot « norme » est entendu au sens de règle à laquelle les acteurs sont censés se conformer, soit parce que cette règle présente un caractère prescriptif, soit parce qu’il s’agit d’un principe renvoyant à des valeurs sociales dominantes. La perspective choisie ne vise pas à évaluer la mise en œuvre des normes ou leurs effets, mais plutôt à produire une analyse réflexive des conditions de transformation des normes dans le processus de fabrique de l’action collective. Plus spécifiquement, nous discutons de l’intérêt de transposer la théorie de la régulation sociale de Jean-Daniel Reynaud (1989) à l’analyse de la « régulation publique territoriale », c’est-à-dire des processus à travers lesquels des acteurs publics d’échelles différentes, agissant sur un territoire donné, confrontent leurs règles et se mettent d’accord autour d’un système de règles partagées. Cette approche est appliquée au cas du projet de couverture de l’autoroute A6b, caractérisé par une forte conflictualité des enjeux techniques, environnementaux et sociaux. Alors que l’approche par la régulation publique territoriale se révèle pertinente pour comprendre la manière dont se définissent les problèmes publics et dont se résolvent les conflits dans des contextes locaux spécifiques, elle soulève la question de la portée critique de l’analyse et de la prise en compte des déséquilibres entre les acteurs dans la production des accords.