19 octobre 2019
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Emmanuel Vernadakis, « Anasyrma et la hantise du rire dans le théâtre de Tennessee Williams », Miranda, ID : 10.4000/miranda.20205
Je me propose d’explorer la façon dont le rire se manifeste dans le théâtre de Tennessee Williams entre 1941 et 1948, à partir d’une pièce, Summer and Smoke (1948), et de deux nouvelles rédigées en parallèle, « The Yellow Bird » (1941-1947) et « One Arm » (1942-1948). Il sera aussi question, dans une moindre mesure, de The Glass Menagerie (1945) et de A Streetcar Named Desire (1947). Cette étude nous permettra de considérer que ces pièces, voire l’ensemble du théâtre de Williams, comportent ou suscitent un rire ambivalent mais salvateur. Invisible ou presque, ce rire travaille les intrigues, habite les personnages et vagabonde comme un doppelgänger entre les mots et les phrases pour éclairer ce qui paraît sombre et démystifier ce qui semble poignant. Dans le présent article, je tenterai de montrer que les pièces de Williams ne sont pas ce qu’elles semblent être. Imposant, le rire qui les hante finit par drainer le pathos qui s’en dégage au profit d’une ironie spirituelle et salutaire.