An Exceptional Man? Kurtz and fascination with colonialism, from Conrad to Coppola

Fiche du document

Auteur
Date

29 octobre 2021

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Miranda

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2108-6559

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Naomi Toth, « An Exceptional Man? Kurtz and fascination with colonialism, from Conrad to Coppola », Miranda, ID : 10.4000/miranda.42610


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Dans « Au Cœur des ténèbres » de Joseph Conrad, le personnage de Kurtz est sans cesse présenté comme exceptionnel. Du point de vue de la Compagnie et aussi du narrateur Marlow, il se distingue d’abord par ses talents hors du commun, qu’il met au service de l’entreprise coloniale avec une efficacité redoutable, pour ensuite devenir l’incarnation particulièrement terrible des horreurs du colonialisme. En décrivant Kurtz comme exceptionnellement doué, puis exceptionnellement mauvais, les colons et Marlow expriment les angoisses coloniales contemporaines relatives à l’atavisme et à « l’ensauvagement » des occidentaux, tout en alimentant la fascination pour l’entreprise coloniale qui informe la structure même de la nouvelle. Néanmoins, le texte de Conrad met cette fascination à mal en invitant le lecteur à douter de l’exceptionnalisme de Kurtz, à trouver en lui plutôt une expression ordinaire, voire banale, de la culture occidentale. Cette banalisation de Kurtz joue un rôle clé dans la critique du colonialisme que l’on peut lire dans ce texte. Une comparaison avec la manière dont Kurtz est présenté dans le film Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979), une des adaptations les plus connues de la nouvelle de Conrad, est à ce titre instructive. En exacerbant l’exceptionnalisme de Kurtz et en supprimant le doute quant à sa puissance maléfique, le film renoue avec la fascination pour l’entreprise coloniale et les fantasmes de puissance absolue, à des fins éthiques discutables.

In Joseph Conrad’s Heart of Darkness, Kurtz is constantly described as an exceptional figure: after excelling in the colonial enterprise in an outstanding way, he becomes its extraordinarily horrific incarnation in the eyes of the company and of the narrator Marlow, who each give expression to contemporary colonial anxieties concerning atavism and “going native”. Kurtz’s exceptionalism thereby gives rise to the fascination with colonialism itself that structures the text. However, Conrad undermines this fascination by inviting us to read the figure as the most banal and ordinary product of Western civilization, neither remarkable nor terrifying. This paper argues that the banalization of Kurtz is key to any critique of colonialism that might be read in this text. It then examines Francis Ford Coppola’s reprisal of the figure in the 1979 film Apocalypse Now to show that by exacerbating Kurtz’s exceptional nature, the film encourages fascination with the colonial enterprise and absolute power once again.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en